La sécurisation du circuit du médicament dans les établissements de santé est un enjeu de santé publique. Ce processus, complexe et vulnérable en raison de la multitude d’étapes et d’intervenants, expose particulièrement les patients au risque de iatrogénie médicamenteuse. Une étude prospective, un jour donné, a été menée au sein de 21 unités de notre établissement afin d’évaluer les différentes étapes du processus (de la prescription à l’administration du médicament) ; l’objectif étant d’évaluer le circuit au niveau des services de soins, afin de le sécuriser mais également de sensibiliser les intervenants au risque d’erreur médicamenteuse trop souvent sous-estimé. L’étude s’organise en deux parties : l’une concerne la prescription (280 prescriptions) ; l’autre porte sur la préparation des traitements et leur administration (182 observations). Les résultats montrent des non-conformités alarmantes concernant la prescription (par exemple : 50 % des prescriptions contiennent au moins une abréviation ; 28,7 % de prescriptions hors livret), la préparation (par exemple : 37,6 % des piluliers ne sont pas identifiés au nom du patient ; 7,2 % de non-respect de la prescription) et l’administration des médicaments (par exemple : 48,6 % des infirmières ne vérifient pas l’identité du patient avant l’administration des traitements). Des actions correctrices seront proposées à chaque étape afin de maîtriser les risques et sécuriser le circuit dans sa globalité.
Meyer D, Letalon É, Mechin C, Rocatcher P. Circuit du médicament en établissement de santé : état d’urgence ? Risques & Qualité 2017; 1: 16-22.
DOI: 10.25329/rq_xiv_1-3