Avec leur expérience de la formation continue, les établissements de santé français – et c’est une de leurs forces – ont souvent acquis une expérience pédagogique solide, avec intervention de personnels dédiés compétents. La figure et le texte qui suivent ne sont donc qu’un rappel de principes de base assez consensuels en la matière. La construction d’un projet pédagogique en matière de qualité et de sécurité est un travail significatif. Celui-ci doit mobiliser des compétences dans l’établissement et à l’extérieur. Il repose sur une vraie collaboration pluridisciplinaire en interne, avec un engagement explicite de la direction de l’établissement. Et au-delà de l’efficacité immédiate du projet sur tel ou tel aspect de la qualité des pratiques et de la gestion des risques, se posent le problème des résistances au changement (et donc de la culture locale de la qualité) et celui de la cohérence du projet : cohérence par rapport à la politique de l’établissement et à l’éthique professionnelle, cohérence entre les objectifs visés d’une part, et les moyens mis en œuvre pour les atteindre d’autre part. Les premiers projets de formation concernant la qualité et les risques, que l’on pourrait appeler « de première génération », ont été construits avec des objectifs assez généraux correspondant à la nécessité de faire partager une attention renforcée à cette dimension des soins. Ces actions sont assimilables à de la sensibilisation. Aujourd’hui les programmes proposés sont davantage à finalité « technique ». Mais il est bien possible que ce soit justement par des formations à finalité technique bien menées que l’on puisse faire réellement progresser la « culture qualité-sécurité » de l’établissement, les projets généraux ayant peu d’effet s’ils ne se traduisent en actions réalisables, et les formations techniques ne pouvant réussir en l’absence d’une réflexion plus ou moins explicite sur la finalité des démarches de soins.