Les citoyens sont convaincus, lorsqu’ils reçoivent des services de santé, que les professionnels mettent tout en œuvre pour offrir des soins sûrs et de qualité. Toutefois, selon un rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé (2016), un patient hospitalisé sur 18 au Canada subira un préjudice évitable. Les dispositifs de prévention d’incidents et d’accidents reposent essentiellement sur la notification des effets indésirables par les gestionnaires et les professionnels de la santé. Or depuis quelques années ce modèle est remis en cause. Et si le chaînon manquant était la participation active des patients et des proches à leurs propres soins ? L’hypothèse avancée ici est que leur engagement concret à la prévention des risques permettrait de mobiliser une vigilance supplémentaire pour augmenter la sécurité, sachant qu’ils sont directement concernés. Au centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie, les patients sont invités à s’engager dans la sécurité de leurs soins tout au long de leur parcours. Cela se traduit par la possibilité de participer activement à l’identification de situations à risque ou d’accidents en les déclarant auprès d’autres patients, appelés « patients ressource visiteurs », ou encore confidentiellement par téléphone. Des patients ressource collaborent également à la mise en place de projets d’amélioration continue avec les équipes. Par ce partenariat de soin, les patients et leurs proches sont considérés comme des membres à part entière de l’équipe, partageant des responsabilités dans les limites de leurs capacités.
Citizens are convinced that the healthcare professionals who provide them with healthcare services do their utmost to offer safe quality care. However, according to the 2016 report by the Canadian Institute for Health Information, one in eighteen hospital in-patients will suffer an avoidable prejudice. Accident and incident prevention systems mainly rely on the report of all adverse effects by managers and healthcare professionals. But, for the past few years, this model has been called into question. What if the missing link was the active participation of patients and relatives to their own care? The hypothesis we put forward is based on the fact that, given that they are directly involved, the increased commitment of patients and relatives to risk prevention might lead to improved vigilance. In the Gaspesia Centre for integrated healthcare and social services, patients are encouraged to involve themselves in the safety of their care throughout their stay. This involves actively participating to the identification of risky situations or of accidents by reporting them to other patients, called “resource patients”, or confidentially over the phone. Resource patients also contribute to the implementation of continuous improvement programmes with the healthcare teams. This healthcare partnership integrates patients and relatives to the team, with whom they share certain responsibilities within the limits of their abilities.
Pomey MP, Arsenault C, Gendron JL. Les patients partenaires au service de la sécurité des soins : une innovation qui révolutionne le centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie. Risques & Qualité 2020;17(1);7-14. DOI : 10.25329/rq_xvii_1-thema-1