Les services de santé mentale et les soins psychiatriques sont peu efficaces si les gens en souffrance n’y font pas appel ou n’adhèrent pas aux traitements. La sécurité de ces personnes ou de leur entourage n’est alors pas assurée, notamment si elles présentent un danger pour elles-mêmes ou pour autrui. Pourtant, nombreux sont les individus en souffrance psychique qui préfèrent attendre et continuer à souffrir plutôt que de consulter en santé mentale et en psychiatrie. De plus, les soins et services reçus peuvent ne répondre que partiellement à leurs attentes lorsqu’ils semblent ne porter que sur un symptôme auquel correspond d’avance une prescription précise. Cette indifférence perçue ne favorise ni la communication ni la satisfaction, de sorte que certaines personnes abandonnent leur suivi, se réexposant au risque associé au fait de rester sans soutien. Au contraire d’un système focalisé sur la réduction des symptômes, un système axé sur le rétablissement fait ressortir les capacités et les compétences de la personne grâce à la présence de pairs aidants professionnels dans les équipes de suivi. En personnifiant les soins et services de santé mentale et en se montrant à l’écoute des patients quant à la prise en compte de leurs problèmes psychosociaux et socio-économiques (donc autres que médicaux), les pairs aidants peuvent favoriser leur accès aux services et aux soins et le maintien de l’alliance thérapeutique nécessaire à l’efficacité du traitement, contribuant à diminuer le risque lié à l’abandon du suivi ou à la non-réception de ces services et soins. Ils jouent un rôle d’intermédiaire et traduisent les procédures hospitalières et leur savoir professionnel auprès des pairs aidés, et le savoir expérientiel et les capacités des pairs aidés auprès des professionnels.
Mental health care and psychiatric care are ineffective if the persons suffering do not use them or are non-observant of treatments. This is prejudicial to the safety of these persons and their relatives, notably when they are dangerous for themselves or others. However, many psychologically suffering individuals prefer to wait and continue to suffer rather than consult a psychiatrist or other mental health care professional. Moreover, the care and services provided may not meet their expectations, or only partly when they seem restricted to a single symptom with its specific predetermined prescription. This perceived indifference encourages neither communication nor satisfaction, which means that certain persons discontinue their follow-up, thus re-exposing themselves to the risks associated with a lack of support. As opposed to symptom-reduction oriented systems, recovery oriented systems bring out individual aptitudes and competences thanks to the presence of professional supporting peers in the follow-up team. By tailoring mental health care and services and by advertising our aptitude to listen to patients concerning their psychosocial and socioeconomic issues (i.e. other than medical), supporting peers can encourage access to care and services and help maintain the therapeutic alliance required for effective treatment, thus contributing to reduce the number of “lost-to-follow-up” cases and non-attendance to such services and care. These supporting peers play a mediating part, explicating hospital procedures and professional knowledge to the supported peers and communicating to professional carers their experience-based knowledge and the aptitudes of supported peers.
Pelletier JF, Hénault I, Denis F. Pairs aidants professionnels en santé mentale : faciliter l’accès aux soins et services axés sur le rétablissement. Risques & Qualité 2020;17(1);37-42. DOI : 10.25329/rq_xvii_1-thema-6