Introduction. Les anticoagulants figurent parmi la liste des médicaments à haut risque de l’Institute for Safe Medication Pratices, Canada (ISMP). Objectif. L’objectif de cet article est d’identifier les forces et les faiblesses et proposer des suggestions d’amélioration pour la gestion sécuritaire de l’anticoagulothérapie en établissement de santé. Méthodologie. Des focus groups auprès des intervenants impliqués dans le circuit du médicament anticoagulant ont été réalisés. Les principaux thèmes discutés étaient le rôle des intervenants, les forces et faiblesses du milieu, et les solutions proposées pour assurer l’usage sécuritaire des anticoagulants. Une analyse des dossiers patients a permis d’estimer les taux de conformité aux prescriptions d’anticoagulants. Résultats. Les intervenants rapportent exercer un rôle qui assure l’usage sécuritaire des anticoagulants. Les principales forces rapportées sont l’usage d’un protocole standardisé pour l’héparine, l’accès au dossier médical informatisé, ainsi que la prise en charge de l’anticoagulothérapie par certains intervenants. Les principales faiblesses sont le manque d’information ainsi que le manque de standardisation. Parmi les solutions proposées, on note une standardisation des procédures pour l’ensemble des médicaments anticoagulants, ainsi que l’accès à de la documentation informatisée pour assurer une gestion sécuritaire de ces médicaments. Les taux de conformité aux prescriptions d’anticoagulants pour le traitement de la thromboembolie veineuse étaient généralement élevés. Conclusion. Cette étude nous a permis d’explorer les barrières, de prioriser les facteurs de risque et de proposer des solutions nécessaires à la gestion sécuritaire de l’anticoagulothérapie.