Dans nos systèmes de santé, fragmentés entre de multiples acteurs, la coopération entre professionnels de santé est devenue une nécessité et un axe fort des politiques de l’offre de soins. Parmi les fractures qui traversent l’offre de soins, l’interface entre les soins primaires et les soins hospitaliers est sans doute la plus importante. Une enquête a été réalisée en 2010 auprès des médecins généralistes du territoire de santé de notre centre hospitalier universitaire (CHU). Les 327 médecins généralistes répondants avaient du CHU une image de haute technicité et de médecine de pointe. Ils lui reconnaissaient la compétence de ses professionnels et la qualité de son plateau technique. Malheureusement cette image positive était ternie par le vécu de leurs relations professionnelles avec l’hôpital et plus particulièrement avec les médecins hospitaliers. Les médecins généralistes déclaraient avoir de grandes difficultés à joindre les médecins hospitaliers, à identifier le médecin en charge de leur patient et à obtenir les informations qui leur paraissaient nécessaires pour la continuité des soins. Ces difficultés étaient déjà signalées comme principaux points faibles dans une enquête réalisée en 1999 dans le même établissement [6]. En dix ans la situation s’était plutôt détériorée avec une note de satisfaction globale passant de 63 % à 55 %.