Objectifs. Ce travail analyse les résultats d’une enquête menée auprès des chirurgiens orthopédistes adhérents d’Orthorisq, organisme de gestion des risques et d’accréditation agréé par la Haute Autorité de santé, sur l’appropriation de la check-list sécurité du patient au bloc opératoire. Méthode. Un questionnaire a été envoyé en 2011 aux chirurgiens orthopédistes-traumatologues engagés dans l’accréditation, renseignant sur leur mode d’exercice, la participation de leur équipe et leur ressenti sur l’utilité de cette procédure. Résultats. Sur 1 504 fichiers analysables, 82 % des chirurgiens exerçaient en libéral et la check-list avait été mise en place dans 96 % des établissements avec le soutien des instances dans plus de 80 % des cas. Parmi les répondants, 80 % estimaient que sa réalisation améliorait la sécurité des patients, mais qu’elle n’était utilisée que pour 74 % des interventions réalisées. De plus, 38 % des chirurgiens interrogés estimaient que l’organisation de leur bloc ne permettait pas l’application correcte de la check-list, et l’équipe n’était au complet pour l’ensemble des trois étapes que dans 5,8 % des cas. La participation était encore moins bonne pour les activités ambulatoires. Conclusion. La pratique de la check-list n’est pas encore optimale dans la réalité quotidienne. Un travail tout particulier doit être entrepris pour habituer les professionnels de santé à communiquer entre eux, l’habitude étant plus de faire confiance et le contrôle étant vécu comme une marque de défiance. Ces réflexions doivent être initiées et orchestrées par les commissions médicales d’établissement.