La cancérologie se caractérise par le nombre et la dispersion géographique et fonctionnelle des acteurs impliqués, soignants médicaux et non médicaux, personnels du secteur social, patients, leurs proches et leurs associations. Cette pluriprofessionnalité fait de la prise en charge des patients atteints de cancers un maillage d’interventions complexes et qu’il importe de mieux codifier. En effet, la multiplicité des structures et des acteurs, si elle représente une incontestable richesse, est également génératrice de risques de ruptures de parcours et d’inégalités d’accès aux meilleurs soins. De plus, dans une discipline où les décisions thérapeutiques sont de plus en plus axées sur les analyses biologiques (moléculaires, génétiques, immunologiques…), l’innovation est permanente, articulée avec les programmes de recherche translationnelle et clinique, et se doit d’être diffusée largement et équitablement. La chronicisation de certaines maladies cancéreuses (cancers du sein, cancers colorectaux), rendue possible par le déploiement des dépistages et les avancées thérapeutiques, vient inscrire cette complexité dans le temps, renforçant ainsi la nécessité de cohésion entre les acteurs. Le vieillissement de la population et les progrès de la médecine gériatrique sont responsables de l’incidence croissante des cancers au sein de la population âgée qui représentera bientôt la principale tranche d’âge atteinte par la maladie. L’intrication de la pathologie cancéreuse avec les problématiques liées aux comorbidités et à la perte d’autonomie représente un facteur majeur de complexité supplémentaire de la prise en charge.