Dans le service de réanimation du centre hospitalier de Sens, l'équipe médicale a mis en place un dispositif multimodal d'analyse de la mortalité afin d'améliorer les pratiques. Cet article présente les outils utilisés et les résultats obtenus en 2007. Méthode. Les données recueillies pour tous les patients étaient l'indice de gravité simplifié IGS II, l'état de santé, la durée de séjour, l'existence d'une limitation thérapeutique, la survenue d'un événement iatrogène ayant conduit à l'admission en réanimation, le suivi du devenir après sortie. La mortalité observée dans le service a été comparée à la mortalité prédite par le score IGS II. Parallèlement, une revue de décès exhaustive a été structurée selon les recommandations de la Société de réanimation de langue française. Résultats. En 2007, sur les 341 patients pris en charge, on a compté 18,7?% de décès. Près d'un quart des décès survenait dans les premières 24?heures pour des malades gravissimes, ce qui traduisait une politique d'admission non restrictive. Les limitations thérapeutiques concernaient 43?% des patients décédés (n =?28). Un facteur iatrogène était à l'origine de 11?% des entrées. La survie à un an après admission dans le service était globalement de 70?%. Dans notre étude, des écarts importants ont été constatés entre mortalité observée et mortalité prédite par le score IGS II, montrant clairement les limites de cet outil. Conclusion. Les scores généralistes de gravité, complétés de scores spécifiques par pathologie, sont des piliers de la démarche de benchmarking. Cependant, dans le cadre de la démarche d'amélioration de la qualité des pratiques, la revue de morbidité mortalité, telle qu'elle est conçue dans l'arsenal méthodologique de l'évaluation des pratiques professionnelles est un apport complémentaire fondamental.