Importance. Many physicians believe that most medical malpractice claims are random events. This study assessed the association of prior paid claims (including a single prior claim) with future paid claims; whether public disclosure of prior paid claims affects future paid claims; and whether the association of prior and future paid claims decayed over time. Objective. To examine the association of 1 or more prior paid medical malpractice claims with future paid claims. Design, setting, and participants. This study assessed the association between prior paid claims (including a single prior claim) with future claims; whether public disclosure of prior claims affects future paid claims; and whether the association of prior and future paid claims decayed over time. This retrospective case-control study included all 881 876 licensed physicians in the US. All data analysis took place between July, 2018 and January, 2023. Exposure. Paid medical malpractice claims. Main outcome and measures. Association between a prior paid medical malpractice claim and likelihood of a paid claim in a future period, compared with simulated results expected if paid claims are random events. Using the same outcomes, we also assessed whether public disclosure of paid claims affects future paid claim rates. Results. This study included all 881 876 physicians licensed to practice in the US at the time of the study. Overall, 3.3% of the 841 961 physicians with 0 paid claims in the prior period had 1 or more claims in the future period vs 12.4% of the 34 512 physicians with 1 paid claim in the prior period; 22.4% of the 4 189 physicians with 2 paid claims in the prior period; and 37% of the 1 214 physicians with 3 paid claims in the prior period. The association between prior claims and future claims was similar for high-medical-malpractice-risk and lower-risk specialties; 1 prior-period claim was associated with a 3.1 times higher likelihood of a future-period claim for high-risk specialties (95% CI, 2.8-3.4) vs a 4.2 times higher likelihood for lower-risk specialties (95% CI, 3.8-4.6). The predictive power of a prior paid claim for future claims declined gradually as the time since the prior claim increased, for prior or future periods up to 10 years. Public disclosure did not affect the association between prior and future paid claims. Conclusions and relevance. In this study of paid medical malpractice claims for all US physicians, a single prior paid claim was associated with substantial, long-lived higher future claim risk, independent of whether a physician was practicing in a high- or low-risk specialty, or whether a state publicly disclosed paid claims. Timely, noncoercive intervention, including education, has the potential to reduce future claims.
Commentaire du Dr Marius Laurent (PAQS)
- Cet article est basé sur des données américaines grâce à un registre national des plaintes ayant donné lieu à un dédommagement. Il sélectionne les médecins qui ont été poursuivis entre 2004 et 2008, et vérifie combien de plaintes ils ont encourues entre 2009 et 2013 en les comparant à une simulation où la distribution de ces plaintes aurait été due au seul hasard. Pas de doute, le fait d’avoir fait l’objet d’une ou de plusieurs plaintes augmente les chances de récidiver, indépendamment du fait que ces plaintes aient fait ou non l’objet d’une publicité, et sans lien avec la spécialité médicale (considérée comme un indice de risque d’accident médical). Cette conclusion semble apporter de l’eau au moulin de ceux qui comme Levitt estiment que la moitié des plaintes traitées par les compagnies d’assurances sont le fait de 3% des médecins, et que la solution du problème n’est pas forcément systémique, mais repose sur une action « disciplinaire » visant ces « pommes pourries » [1]. Les auteurs se gardent de s’engager dans cette voie, suggérant tout au plus que certaines plaintes sont davantage liées à des difficultés de communication (disons de qualités professionnelles non techniques) qui peuvent être corrigées par des interventions systémiques. Ils soulignent prudemment qu’une plainte n’est pas forcément un indicateur fiable d’une conduite inadaptée, et qu’ils n’ont eu aucun contrôle sur les entrées et les sorties des médecins pendant la durée de l’étude (environ 850 000 médecins suivis). Ils notent que le danger de « récidive » diminue quand on s’éloigne de la première plainte (mais sur la durée de l’étude, la fréquence globale des plaintes a diminué de moitié). L’étude ne répond pas à l’objection que tous les médecins ne sont pas confrontés aux mêmes risques (la stratification par spécialité n’est qu’une piètre estimation du risque), que tous ne bénéficient pas de la même qualité de leur environnement (collaboration médicale ou technique), ni du même confort (exposition à la fatigue par exemple). Les auteurs ne discutent pas de l’effet souvent délétère d’une plainte sur le moral du médecin, et sur les modifications de son comportement qu’elle peut induire (pratique défensive par exemple). Bien sûr, il y a de mauvais médecins, mais pourquoi les avoir engagés ? Là aussi, la responsabilité est systémique : il y a certainement des pommes pourries, mais elles sont bien plus dangereuses si le cageot est de mauvaise qualité.
Hyman DA, Lerner J, Magid DJ, Black B. Association of past and future paid medical malpractice claims. JAMA Health Forum 2023;4(2):e225436. Doi : 10.1001/jamahealthforum.2022.543.
Note :
1- Levitt P. Challenging the systems approach: why adverse event rates are not improving. BMJ Qual Saf 2014;23(12):1051-1052.