Patient harm, patient safety and their governance have been ongoing concerns for policymakers, care providers and the public. In response to high rates of adverse events/medical errors, the World Health Organisation (WHO) advocated the use of surgical safety checklists (SSC) to improve safety in surgical care. Canadian health authorities subsequently made SSC use a mandatory organisational practice, with public reporting of safety indicators for compliance tied to pre-existing legislation and to reimbursements for surgical procedures. Perceived as the antidote for socio-technical issues in operating rooms (ORs), much of the SSC-related research has focused on assessing clinical and economic effectiveness, worker perceptions, attitudes and barriers to implementation. Suboptimal outcomes are attributed to implementations that ignored contexts. Using ethnographic data from a study of SSC at an urban teaching hospital (C&C), a critical lens and the concepts of ritual and ceremony, we examine how it is used, and theorise the nature and implications of that use. Two rituals, one improvised and one scripted, comprised C&C’s SSC ceremony. Improvised performances produce dislocations that were ameliorated by scripted verification practices. This ceremony produced causally opaque links to patient safety goals and reproduced OR/medical culture. We discuss the theoretical contributions of the study and the implications for patient safety.
Commentaire du Dr Marius Laurent (PAQS)
- Les études ethnographiques consistent à observer (et à interroger directement) les acteurs d’une procédure mise sous le microscope. Les auteurs s’intéressent à la check-list chirurgicale telle qu’elle est appliquée dans une institution qui n’est pas nommée, mais qui selon toute vraisemblance est canadienne. Leur thèse est que la pratique de la check-list dans leur bloc opératoire répond à la définition de « rituels », de gestes à contenu symbolique détachés de leur but officiellement déclaré d’améliorer la sécurité des soins. L’accumulation des rituels forme ce qu’ils appellent une cérémonie. Notons que la rédaction de l’article reste objective et ne se permet pas de pencher vers une interprétation péjorative des termes utilisés. Chacun reste à sa place socialement définie, le chirurgien est le patron et il assume son rôle, qui est respecté par les anesthésistes et infirmières. Chacun prend en charge la part de la liste qui lui revient (qui peut être différente d’une salle à l’autre). L’infirmier est le scribe fidèle de la cérémonie, mais sa fidélité est modulée par son expérience : déclarer après coup qu’un item n’a pas été vérifié lui occasionnera un surcroît de travail même si cette vérification ne dépend pas de lui. Le rituel fige et perpétue les rôles sociaux des acteurs de sorte que les tentatives de décrire la compliance des équipes se contentent trop souvent de vérifier que les cases ont bien été cochées. On se préoccupe peu de la manière dont les tâches ont été accomplies, et de savoir si elles l’ont effectivement été en vue du but officiellement poursuivi (la sécurité du patient). En gros les données telles qu’enregistrées sont peu vérifiables et leur signification est détachée de leur contenu. Elles satisfont le besoin de légitimer le fonctionnement de l’institution, mais sont peu représentatives de la volonté réelle d’améliorer la qualité des soins.
Facey M, Baxter N, Hammond Mobilio M, et al. The ritualisation of the surgical safety checklist and its decoupling from patient safety goals. Sociol Health Illn. 2024. Doi : 10.1111/1467-9566.13746. Online ahead of print.