The argument of this paper is that the notions of coupling and complexity introduced by Perrow to discuss high-risk technologies need to be scaled up from their original scope to a wider, global one considering the evolution of the operational landscape of safety–critical systems. One value of Perrow in the 1980 s was to trigger core debates, contributing to a new form of causal reasoning. It provided a way of thinking about causality within a context of expanding sociotechnical systems such as nuclear power plants, civil commercial aviation or petroleum infrastructures. In the 2020 s, high-risk technologies do not only represent potential for single catastrophic events anymore but are also the sources of wider problems associated with globalised flows (systemic risks) and ecological degradation known as anthropocene (leading to existential risks). In this context, the scope, scale and timeframe of high-risk systems is extended in comparison to Perrow’s original work. In these new circumstances, coupling and complexity categories apply to a much wider spectrum of issues than initially conceived by Perrow and notions such as flows, nodes, networks, interconnectedness, and synchronicity should be incorporated to illustrate a move to the global stage. After a presentation and discussion of Perrow’s coupling and interaction, the “global turn” in research is discussed, using sociology and history as examples. It is followed by the contribution by Guillén on the “architecture of collapse” characterising our contemporary era. Its implications for safety science research are then explored using Covid-19 as an example.
Commentaire du Dr Marius Laurent (PAQS)
- L’auteur rappelle d’abord les conceptions de Perrow : l’accident inévitable, le « normal accident » survient à l’intersection d’un système « complexe » (nombreux paramètres, rapports non linéaires, fonctions communes…) et rigidement couplé (ordre immuable des opérations, absence d’itinéraire « de secours », absence d’espaces-tampons). Si ces deux critères ne sont pas rencontrés, l’accident ne peut être qualifié de systémique, il résulte de la défaillance d’un des composants du système. Il étend la réflexion de Perrow à un monde de plus en plus globalisé et interconnecté, tout en soulignant que la globalisation, si elle a explosé avec ce siècle, a existé et manifesté ses effets bien avant dans l’histoire, sans avoir l’aspect universel que lui confèrent la généralisation d’un système financier commun et la circulation quasi instantanée de l’information. D’autres propriétés que les deux catégories de Perrow sont alors nécessaires pour décrire les nouveaux liens causaux qui peuvent émerger dans ces systèmes globalisés. Il fait référence à Mauro Guillén qui a théorisé ceux-ci en introduisant la notion d’un réseau connectant de nombreux nœuds : tant les nœuds que les liens qui les unissent peuvent soit absorber soit diffuser et propager les perturbations. La complexité favorise plutôt l’absorption (mais peut parfois au contraire accroître la contagion en multipliant les contacts), les couplages serrés favorisant la diffusion par l’absence de tampon s’opposant à l’instantanéité des effets. Perrow et Guillén ont d’ailleurs analysé conjointement et dans ce sens, le développement de l’épidémie de Sida aux États-Unis [1]. Des événements universels, globaux et simultanés comme la crise des subprimes et ses suites en 2007-2008 nécessitent effectivement d’élargir nos conceptions classiques et de les adapter à notre monde hyperconnecté.
Le Coze J-C.Coupling and complexity at the global scale: Flows, networks, interconnectedness and synchronicity (e.g. Covid-19). Saf Sci 2023;165. Doi : 10.1016/j.ssci.2023.106193.
Note :
1- Perrow C, Guillén MF. The AIDS disaster: The failure of organizations in New York and the Nation. New Haven, CN: Yale University Press, 1990. 218 p.