09 avril 2025

Pourquoi faire appel à plus expert que soi ? Où sont les obstacles ?

Objective. Over half of junior learners (JL) feel pressure to work independently and report rarely calling their supervisor. It is unclear how JL decide whether or not to call their supervisor. The study aims to identify factors that JL consider when responding to clinical scenarios and deciding whether to call senior residents (SR) and compare them to factors identified by SR. Methods. Fifteen cognitive interviews were conducted with SR and JL. Participants were given 8 to 15 sample pages and probed regarding the factors they considered when triaging the page and deciding whether to inform a SR. De-identified interview transcripts were inductively coded using an interpretative phenomenological analysis (IPA) approach. Setting. Department of Surgery, Faculty of medicine at the University of Ottawa in Canada. Participant. Five general surgery SR and ten JL, which included 5 senior medical students and 5 general surgery junior residents. Results. JL and SR indicated a clear need to call SR when managing high acuity pages, which included hemodynamic instability, decreased level of consciousness, or codes (ie, trauma, cardiac arrest). In the absence of high acuity findings, JL judged whether to call SR based on 10 patient and learner-related factors. Patient related factors include: 1) time since surgery, 2) patient appearance, 3) patient requires intervention, and 4) lack of improvement after initial independent management attempt. Learner-related factors were categorized into clinical (5–8) and social factors (9–10): 5) nurse’s level of concern, 6) familiarity with the patient, 7) gut feeling, 8) prior experience managing this presentation, 9) time of day, and 10) interpersonal dynamic with SR. While SR identified all patient-related and clinical factors, they did not cite the 2 social factors JL considered. Conclusion. When pages lack high-acuity findings, JL consider various patient and learner factors when deciding whether to inform SR. Discussing these factors may help guide new JL regarding when they should call their supervisor. Understanding social factors is important to create a culture that minimizes their influence on JL’s decision-making and promotes patient safety.

Commentaire du Dr Marius Laurent (PAQS)

  • L’étude (qualitative) porte sur des résidents en chirurgie débutants (« junior learner » JL) et des résidents seniors ayant au moins trois ans d’expérience et une expérience de superviseur de plus de six mois (« senior resident », SR). Une série de scénarios sont proposés aussi bien au JL qu’au SR, allant du bénin (leucocytose) au gravissime (pneumothorax sous tension). Un choix multiple de solutions est proposé, allant de l’indifférence à l’alerte générale des équipes de réanimation et du quartier opératoire. La décision de rappeler ou non un superviseur dépend bien sûr de facteurs liés au patient (apparence, situation postopératoire immédiate, intervention ou réintervention nécessaire, pas d’amélioration après un premier traitement), ou de facteurs liés au médecin junior, soit cliniques (non-familiarité avec la situation ou le patient, intuition ou pressentiment, inquiétude des infirmières, manque d’expérience avec des cas semblables). Mais elle dépend aussi de facteurs sociaux (moment de la journée pour « déranger » le senior) et surtout de la dynamique relationnelle avec le senior. Il apparaît que la décision de faire appel à son senior dépend lourdement de son accessibilité sociale plus que des conditions d’urgence ou de complexité objectives, et que bien des « seniors » souhaiteraient être consultés davantage. Mais la peur d’être jugé négativement en sollicitant l’aide de son superviseur, de ne pas démontrer sa compétence et sa faculté de gérer seul la situation est souvent paralysante. On se retrouve une fois de plus devant la manifestation de ce « curriculum caché » (hidden curriculum) que j’ai déjà évoqué à de nombreuses reprises, et qui pollue les efforts de formation des jeunes médecins. Dans ce cas, les connaissances du SR sont l’outil de son pouvoir sur le JL. Il lui appartient de définir des règles plus explicites que le classique « appelle-moi si tu as besoin de moi ! ». L’article fait une belle part à la nécessité d’apprendre dans un climat de confiance plutôt que de compétition, puisse-t-il être lu par de nombreux formateurs.

Alibhai KM, Zabolotniuk TR, Raîche I, Gawad N. Why Didn’t you call me? Factors junior learners consider when deciding whether to call their supervisor. Journal of surgical education 2024;81(11):1637-1644. Doi : 10.1016/j. jsurg.2024.08.009.