Objective. Few studies to date have explored the question of the safety of a hospital stay from the patient’s point of view. The aim of this study was to describe patients' own perspectives on the safety of the surgical care they received. A qualitative study was conducted based on interviews. Methods. Semidirected interviews were conducted by a sociologist with adult patients admitted for hospitalization in 2 orthopedic and in 2 digestive surgery wards in 4 hospitals. Results. Eighty interviews were transcribed and analyzed. The patients surveyed averaged 61.7 years old (SD, 16.0 y). Forty-eight percent were men (n=38). The issue of the safety of care, as defined by professionals, is little apprehended by patients. In their view, sense of safety was related to the trust in the surgeon, which is a requisite condition for a sense of security and is based on interactions with the surgeon and on their communication style. Sense of safety was also related to the preoperative consultation, in which the procedure is explained and illustrated and to a postoperative encounter with a person who participated in the operation. Conclusions. Patients' sense of safety is linked to the amount of trust they have in their surgeons. New strategies to improve language practices and surgeon-patient interaction should be developed, along with organizational improvement guaranteeing that participants of the surgery debrief with the patient.
Commentaire du Dr Marius Laurent (PAQS)
- Comment les patients et leurs proches appréhendent-ils la notion de leur sécurité dans un hôpital, et en particulier dans un service de chirurgie ? Cette étude, menée dans quatre hôpitaux français, se base sur des interviews semi-dirigées (après les enseignements d’une phase test). Les thèmes abordés dans ces entrevues sont identifiés et éventuellement regroupés en domaines. 80 entrevues sont exploitables. La confiance dans le chirurgien apparaît comme le principal domaine influençant le sentiment de sécurité. Cette confiance repose le plus souvent sur des éléments peu rationnels (son statut dans l’hôpital) voire irrationnels (le langage que le médecin utilise, son apparence, sa gestuelle). La consultation préopératoire est importante pour la formation de cette confiance. La visite après l’opération est importante aussi : le patient n’a pas de souvenir de cet événement important dans son existence et attend donc ces informations qu’il espère rassurantes. La sécurité en tant que telle n’est pas abordée spontanément par les patients, le thème n’apparaît que s’il est évoqué par l’interviewer. Il en va de même pour les complications éventuelles ou les événements indésirables. Le point de vue du patient sur le thème de la sécurité est donc très différent de celui des professionnels. Rencontrer les désirs du patient nécessite de ménager des temps de contacts avec le chirurgien peu avant et rapidement après l’intervention. Le raccourcissement obligé des séjours ne rend pas toujours possible le contact préalable : le patient est souvent admis le jour même de son intervention. Peut-on rêver de former les chirurgiens à communiquer de manière plus rassurante et à satisfaire les besoins humains de leurs patients ? Il y a des initiatives dans ce sens. Ce qui me semble important est que les responsables de la sécurité prennent en compte cette attente des patients, qui est loin de leurs préoccupations techniques et pratiques, et qui attendent souvent des gestes simples, mais que la gestion hospitalière moderne, centrée sur la performance, ne facilite pas.
Occelli P, Mougeot F, Robelet M, et al. Feelings of trust and of safety are related facets of the patient’s experience in surgery : A descriptive qualitative study in 80 patients. J Patient Saf 2022;18(5):415-420. Doi : 10.1097/PTS.0000000000000950.