L’étape de la prescription médicale est rarement prise en compte dans les analyses de risques. Peut-être du fait d’une moindre sensibilisation des médecins, mais probablement aussi du fait de l’analyse pharmaceutique. En effet les problèmes détectés lors de cette analyse ne sont pas déclarés par exemple en évènements indésirables, et apparaissent donc peu dans les bilans classiques de gestion des risques. L’objectif de ce travail est de réaliser une analyse de risque lors de la prescription à partir des interventions pharmaceutiques (IP), et d’évaluer leur efficacité sur ces risques potentiels. Matériels et méthodes : un groupe de travail composé de médecins, de pharmaciens et d’internes, d’un préparateur et d’un ingénieur qualité a été constitué dans notre établissement comportant des services de santé mentale et de neurosciences. Du 13/06/2016 au 24/07/2016, les IP ont été relevées et analysées par le groupe de travail. Des actions préventives et correctrices ont été proposées. Résultats : 43 scénarios dangereux ont été identifiés : 10 de criticité 3, 21 de criticité 2 et 12 de criticité 1. La validation pharmaceutique permet une diminution de 50% du nombre de scénarios de criticité inacceptable. Les principales actions proposées par le groupe de travail sont : une sensibilisation des prescripteurs sur les risques de torsades de pointe liés à des médicaments ciblés pour l’établissement, une sensibilisation sur les risques de diminution du seuil épileptogène, sur l’importance de la relecture de leur prescription pour détecter notamment les erreurs d’unités, et le rappel sur des méthodes de prescriptions dans le logiciel. Discussion-Conclusion : ce travail a permis une première évaluation des risques potentiels liés à la prescription. Il sera à renforcer par l’inclusion d’autres éléments que les IP (conditions de travail, connaissances des médecins…) pour élargir l’analyse et proposer de nouvelles actions.
Risk analyses seldom encompass the medical prescription phase. This might be due to a lesser awareness of doctors, but is probably also connected with pharmaceutical analysis. Indeed, issues detected by this program are not reported as adverse events, for instance. They therefore seldom feature in conventional risk management assessments. Based on pharmaceutical intervention (PI), this work aims to conduct a risk analysis at prescription level and assess its effectiveness on these potential risks. Materials and methods. A workgroup gathering doctors, pharmacists and housemen as well as one pharmaceutical dispenser and one quality engineer was created in our institution which includes mental health and neuroscience wards. The workgroup collected and analysed PIs between 13 June and 24 July 2016. Preventive and corrective measures were suggested. Results. Forty-three dangerous scenarios were identified: 10 criticality-3, 21 criticality-2 and 12 criticality-1. Pharmaceutical validation leads to a 50% reduction in the number of non-acceptable criticality scenarios. The main measures suggested by the workgroup were: prescriber awareness-raising concerning the risk of wave burst arrhythmia associated with certain drugs used in the facility, awareness raising regarding the risk of lowering epileptogenic thresholds, the importance of proofreading prescriptions, notably to detect unit errors, plus an updater on software prescription methods. Discussion and conclusions. This work enabled a first assessment of potential prescription-related risks. It should be reinforced by the inclusion of other elements than the PIs (working conditions, practitioner knowledge...) to broaden the analysis and suggest new measures.
Malki M, Herpin C, Monfort AS, Monnot V, Advenier-Iakovlev E. Analyse des risques liés à la prescription : que nous apprennent les interventions pharmaceutiques ? Risques & Qualité 2019;(16)3;159-165.
DOI: 10.25329/rq_xvi_3-4