Dès 1999, le rapport To err is human de l’Institute of Medicine, a interpellé les professionnels sur la fréquence, la gravité et le caractère souvent évitable des événements indésirables associés aux soins (EIAS). Cela les a conduits à rechercher des moyens et définir des « solutions pour la sécurité » pour prévenir, dépister ou récupérer les EIAS. Ainsi, dans les années 2000, plusieurs équipes aux États-Unis comme celle de l’Institute of Healthcare Improvement ou celle du Dr Peter Pronovost de l’université Johns Hopkins ont élaboré des bundles ou des check-lists basés sur les données probantes pour réduire les infections associées aux soins. L’Agency for Healthcare Research and Quality a défini dix « pratiques pour la sécurité du patient » à mettre en œuvre prioritairement. Enfin, l’Organisation mondiale de la santé a publié en 2007 neuf « solutions pour la sécurité du patient ». Ce concept a été repris ultérieurement par la Haute Autorité de la santé qui élabore des « solutions pour la sécurité » issues du retour d’expérience du dispositif d’accréditation des médecins des spécialités à risque. Plusieurs expériences de mise en œuvre de « solutions pour la sécurité » ont ainsi été menées avec succès au sein d’équipes avec une forte culture qualité et sécurité. Néanmoins, leur mise à disposition dans les établissements de santé ne suffit pas à elle seule à améliorer les soins. Le leadership apparaît déterminant pour conduire une véritable stratégie de mise en œuvre incluant le développement d’une culture de sécurité dans les équipes.