Objectif. Explorer les associations entre la culture de sécurité des professionnels de santé et leur implication dans les activités d’un comité de retour d’expérience (Crex). Méthodes. Cette étude était fondée sur l’analyse croisée de deux sources de données : les résultats d’une évaluation du fonctionnement des Crex au centre hospitalier universitaire (CHU) de Grenoble, et les résultats d’une enquête sur la culture de sécurité des professionnels de santé du même établissement, mesurée avec le questionnaire « Hospital Survey on Patient Safety Culture » (HSOPSC). Résultats. Le fonctionnement des 20 Crex implantés dans les services médicaux du CHU a été analysé pendant 12 mois. Au cours de cette période, nous avons identifié 164 réunions, 1 707 signalements d’événements indésirables associés aux soins (EIAS), et 91 analyses Orion®, menant à la décision de 206 actions d’amélioration. L’analyse des EIAS est souvent incomplète et les actions décidées par le Crex sont peu planifiées et peu suivies. Parmi les 5 064 personnels qui ont reçu le questionnaire HSOPSC, 3 888 ont répondu (76,8 %). Parmi les répondants, 440 (11,3 %) ont déclaré participer à un Crex. Ces personnes ont une culture de sécurité plus développée que les autres dans 9 des 12 dimensions du questionnaire. Les personnels qui travaillent dans les services ayant un Crex productif ont aussi des scores plus élevés que les autres dans 7 dimensions du questionnaire. Conclusion. Les résultats suggèrent que la participation à un Crex et la pratique de l’analyse des causes racines peuvent améliorer la culture de sécurité des professionnels de santé.
François P, Dols AM, Boussat B. Culture de sécurité et participation à un comité de retour d’expérience : une relation complexe. Risques & Qualité 2019; 1: 26-32.
DOI: 10.25329/rq_xvi_1-3