Introduction. Les événements indésirables inhérents aux soins touchent le patient (première victime) mais peuvent aussi avoir un impact sur les professionnels impliqués. Ces secondes victimes peuvent éprouver des symptômes psychiques et se retrouver en grande souffrance. Plusieurs programmes de soutien existant dans le monde sont décrits dans la littérature scientifique. En France, aucun n’a fait l’objet d’une publication. Objectifs. Décrire les dispositifs d’accompagnement des secondes victimes des centres hospitaliers universitaires (CHU) français, déterminer des points clés pour leur mise en oeuvre et confronter ces données à celles de la littérature. Méthodes. Sur les 15 CHU français contactés, 11 ont participé à l’enquête. Des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de leurs référents pour la gestion des risques et une analyse qualitative des entretiens a été réalisée. Résultats. Les 11 CHU disposent d’organisations plus ou moins structurées pour le soutien des professionnels. Elles mobilisent des acteurs différents même s’il s’agit le plus souvent de professionnels spécialisés (psychiatres, psychologues, médecin du travail). Le soutien par les pairs est plus informel. Cette étude souligne l’importance d’instaurer une relation de confiance entre les professionnels et les acteurs du dispositif, de maintenir l’implication de ces acteurs et de briser l’isolement des professionnels. Conclusion. Cette étude révèle une implication forte des CHU dans le soutien aux secondes victimes. Afin de compléter les organisations existantes, la structuration du soutien par les pairs mériterait d’être plus développée. Les points clés identifiés concordent en grande partie avec les données de la littérature.
Introduction. Care-related adverse events affect patients (the first victims) but can also have a major impact on the healthcare workers involved. These second victims may find themselves in great distress and present with psychological symptoms. Several support programmes exist in the world and are described in the scientific literature. In France, however, none has given rise to publication. Objectives. This study describes the support programmes provided for second victims in French teaching hospitals, it determines which key points are required for their implementation and confronts these data to that found in the literature. Methods. Out of the fifteen teaching hospitals contacted, eleven participated to our survey. Semi-directive interviews were conducted with the persons in charge of risk management, and these interviews were submitted to a qualitative analysis. Findings. The eleven teaching hospitals provided their staff with varyingly structured support entities. Even though the persons involved were most often specialised healthcare workers (psychiatrists, psychologists, occupational health practitioners), these support protocols called on varied partners. Peer support was more informal. This study stresses the importance of setting up a trusting relationship between the healthcare workers and the actors of the support system, of maintaining the involvement of these actors and addressing the isolation of carers. Conclusions. This study highlights a strong involvement of teaching hospitals in the support provided to second victims. However, to complete existing systems, the structure of peer support might be improved. The key points identified mostly concord with the data found in the literature.
Hoarau D, Flatin V, Leblanc P, Michel P. Enquête sur les dispositifs d’accompagnement des secondes victimes au sein des CHU français. Risques & Qualité 2021;(18)3;147-154. Doi : 10.25329/rq_xviii_3_hoarau