Failure to rescue female patients undergoing high-risk surgery
Wagner CM1,2,3, Joynt Maddox KE4,5, Ailawadi G1, Ibrahim AM2,3,6
1- Department of Cardiac Surgery – Michigan Medicine – Ann Arbor – États-Unis
2- Center for Healthcare Outcomes and Policy – The University of Michigan – Ann Arbor – États-Unis
3- The Institute for Healthcare Policy and Innovation – The University of Michigan – Ann Arbor – États-Unis
4- Division of Cardiology – Department of Internal Medicine – Washington University – School of Medicine in St Louis – St Louis, Missouri – États-Unis
5- Center for Advancing Health Services, Policy & Economics Research – Washington University – School of Medicine in St Louis – St Louis, Missouri – États-Unis
6- Department of Surgery – Michigan Medicine – Ann Arbor – États-Unis
JAMA Surg. 2024. Online ahead of print. Doi : 10.1001/jamasurg.2024.4574.
Contexte. Après une intervention chirurgicale à haut risque, le taux de mortalité est plus élevé chez les femmes que chez les hommes. On ne sait pas si cet écart de mortalité est dû à des complications postopératoires plus fréquentes ou si ces complications sont traitées différemment selon le sexe, de sorte qu’elles puissent mener plus souvent au décès et mériter le nom d’échec du sauvetage. Objectif. Évaluer les différences entre les sexes en matière d’échec de sauvetage pour les interventions chirurgicales à haut risque. Matériel et méthodes. Cette étude rétrospective a été menée sur les données de bénéficiaires de Medicare ayant subi des interventions chirurgicales à haut risque entre octobre 2015 et février 2020. Ces interventions comprenaient la réparation de l’anévrisme de l’aorte abdominale, le pontage aorto-coronarien, le remplacement de la valve aortique et le remplacement ou la plastie de la valve mitrale. L’analyse des données a été réalisée entre août 2023 et mars 2024. Principaux résultats et mesures. Les principaux résultats étaient les taux de complications ajustés au risque, la mortalité à 30 jours et l’échec de sauvetage, qui était défini comme un décès survenant après une complication grave. Les variables catégorielles sont présentées sous forme de fréquences et de proportions et comparées à l’aide d’une analyse χ². Les variables continues ont fait l’objet d’un test de normalité et ont été comparées à l’aide d’un test t. Résultats. 863 305 bénéficiaires de Medicare ont été inclus dans cette cohorte d’étude, dont 304 176 (35,2%) étaient des femmes. L’âge moyen [écart-type] était légèrement plus élevé chez les femmes (74,8 ans [9,3]) que chez les hommes (73,4 ans [8,5]), et les femmes présentaient plus de comorbidités que les hommes (comorbidités Elixhauser : femmes : 262 809 [86,4%] vs hommes : 465 231 [83,2%]). Les patientes étaient plus susceptibles de recevoir des soins dans de grands hôpitaux et dans des hôpitaux ayant un volume de cas chirurgicaux plus élevé. Dans l’ensemble, les patients de sexe féminin et masculin présentaient des taux de complications similaires (femmes : 14,98% vs hommes : 14,37% ; risque relatif ajusté [aRR], 1,04 ; IC95 [1,03-1,05] ; P<0.001). Cependant, les patientes présentaient des taux plus élevés de mortalité à 30 jours (femmes : 4,22% vs hommes : 3,34% ; aRR, 1,26 ; IC95 [1,23-1,29] ; P<0,001) et des taux plus élevés d’échecs de sauvetage (femmes : 10,71% vs hommes : 8,58% ; aRR, 1,25 ; IC95 [1,22-1,28] ; P<0,001). Une tendance similaire a été observée lors de la stratification en fonction de chaque procédure. Conclusions et pertinence. Dans cette étude de cohorte menée auprès des bénéficiaires de Medicare subissant une chirurgie à haut risque, les hommes et les femmes ont connu des taux similaires de complications graves, mais les femmes souffrant de complications étaient plus nombreuses à y succomber. En d’autres termes, les cliniciens ne parviennent pas à sauver ces patientes qui souffrent de complications après une intervention chirurgicale à haut risque aussi souvent que les hommes. L’amélioration de la reconnaissance et de la prise en charge des complications postopératoires chez les femmes pourrait réduire la disparité entre les sexes après une intervention chirurgicale à haut risque
Importance. Female patients have higher mortality rates after high-risk surgery than male patients. It is unknown whether this mortality gap is due to different rates of postoperative complications or if complications are addressed differently by sex, causing complications to lead to death—so-called failure to rescue. Objective. To evaluate sex differences in failure to rescue across high-risk surgical procedures. Design, setting, and participants. This retrospective cohort study was conducted using data from Medicare beneficiaries from October 2015 to February 2020 who underwent high-risk vascular or cardiac surgical procedures, including abdominal aortic aneurysm repair, coronary artery bypass grafting, aortic valve replacement, and mitral valve replacement or repair. Data analysis was performed from August 2023 to March 2024. Exposures. The primary exposure was patient sex. Main outcomes and measures. The primary outcomes were risk-adjusted rates of complications, 30-day mortality, and failure to rescue, which was defined as a death occurring after a serious complication. Categorical variables are presented as frequencies and proportions and compared using χ2 analysis. Continuous variables were tested for normality and compared using a t-test. Results. A total of 863 305 Medicare beneficiaries were included in this study cohort, of whom 304 176 (35.2%) were female. Mean (SD) age was slightly higher in female patients (74.8 [9.3] years) than male patients (73.4 [8.5] years), and female patients had more comorbidities than male patients (more than 1 Elixhauser comorbidity, female: 262 809 [86.4%] vs male: 465 231 [83.2%]). Female patients were more likely to receive care at large hospitals and hospitals with a higher surgical case volume. Overall, female and male patients had similar rates of complications (female: 14.98%vs male: 14.37%; adjusted relative risk [aRR], 1.04; 95% CI, 1.03-1.05 ; P<0.001). However, female patients had higher rates of 30-day mortality (female: 4.22%vs male: 3.34%; aRR, 1.26; 95% CI, 1.23-1.29 ; P<0.001) and higher rates of failure to rescue (female: 10.71% vs male: 8.58%; aRR, 1.25; 95% CI, 1.22-1.28 ; P<0.001). A similar pattern was observed when stratified by each procedure. Conclusions and relevance. In this cohort study among Medicare beneficiaries undergoing high-risk surgery, male and female patients experienced similar rates of serious complications, but female patients with complications were more likely to die. In other words, clinicians fail to rescue female patients with complications after high-risk surgery more often than male patients. Improving the recognition and management of female patients’ complications postoperatively may narrow the sex disparity after high-risk surgery.
Laurent M. La femme est l’égale de l’homme. Mais pas dans ses chances de survivre à une complication opératoire ! Risques & Qualité. 2024;21(4):247-249.