En dehors d’enseignants pionniers qui ont introduit, dans leur enseignement continu ou initial en santé publique ou dans les enseignements « métier » des écoles de médecine et paramédicales, des notions de gestion des risques, voire des modules de formations, la formation en gestion des risques a longtemps été un parent pauvre de l’enseignement supérieur. Le rapport To err is human aux États-Unis a été l’un des premiers rapports officiels à plaider pour un développement de la formation et de la culture de sécurité en santé et à impulser une dynamique impliquant universitaires, chercheurs et professionnels de santé. Le Programme national de sécurité des patients (PNSP) a fait de la formation l’un de ses quatre axes prioritaires. L’ensemble des axes de ce programme vise naturellement à contribuer au développement de la culture de sécurité, en favorisant la place des patients dans la sécurité, en renforçant la formation sur la sécurité des patients, en généralisant les structures d’appui dans les régions, en complétant le dispositif de signalement des événements indésirables sur le volet extra-hospitalier et sur le retour d’expérience et enfin en stimulant la mise en place d’actions visant à sécuriser les soins dans le cadre de la recherche, à stimuler la recherche sur la sécurité des soins. Cet article vise à étudier le lien entre un dispositif complexe et multiforme, la formation, et le développement de la culture de sécurité. Y a-t-il un lien démontré entre la mise en place ou le renforcement de la formation en gestion des risques et le développement de la culture de sécurité des professionnels de santé ? Quelles recommandations faire en matière de formation pour le développement de cette culture ? Quels sont les leviers et opportunités de renforcement de la formation ?