
Synthèse des réponses
- Les réponses reposent le plus souvent sur des arbres décisionnels, adaptés à chaque structure.
- Elles traitent de douleur aiguë.
Commentaires
L’évaluation et la prise en charge de la douleur sont une obligation réglementaire au titre de l’article L1110-5 du Code de la santé publique (CSP). Son article L1112-4 précise que les professionnels qui en ont la charge ont bénéficié d’une formation initiale et continue et que l’établissement s’est doté d’une organisation permettant de remplir cette mission, au besoin en passant une convention avec d’autres établissements. Les personnels infirmiers y ont une place centrale puisque, aux termes de l’article R4312-19 du CSP, il est de leur compétence de soulager la douleur sur prescription médicale ou dans le cadre d’un protocole thérapeutique. Le contexte des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) est particulier par la diversité des publics accueillis et par la disponibilité des médecins pour une prescription ou un adressage en consultation spécialisée. Parmi les bénéficiaires, certains nécessitent une approche spécifique pour le diagnostic, l’évaluation et le traitement de la douleur. C’est le cas des enfants, des personnes avec des problèmes de compréhension ou d’expression (notamment polyhandicapés, personnes âgées) ou pour des pathologies particulières [1]. En outre, la douleur aiguë ou chronique ou celle liée à un soin relèvent de démarches différentes [2].
L’organisation de la prise en charge de la douleur ne se calque donc pas nécessairement sur celle des établissements de santé, malgré des protocoles thérapeutiques souvent identiques. Un préalable à toute procédure est l’identification du type de bénéficiaire et des ressources professionnelles disponibles, tant sur place qu’au sein des structures liées par une convention. La contribution de l’entourage au diagnostic de la douleur fait partie des critères d’évaluation de la qualité de l’établissement par la HAS (critère 1.16.3) [3]. Au-delà du seul maintien des connaissances des professionnels, disposer d’un personnel infirmier référent douleur permet de faire le point avec chaque bénéficiaire et avec les professionnels de la qualité, du caractère adapté des procédures et des protocoles mis en œuvre. Son rôle comprend notamment : l’évaluation de situations bio-psycho-sociales complexes de certains patients douloureux ; l’éducation thérapeutique du patient et de son entourage ; la mise en œuvre et la surveillance des traitements, médicamenteux ou non, y compris l’aide aux gestes techniques de soin ; la contribution au maintien des compétences des personnels soignants. Il contribue à la coordination des acteurs de ces prises en charge et de chaque parcours de soins [4]. La procédure vise à : définir les objectifs de la prise en charge de la douleur pour les catégories de bénéficiaires de l’établissement ; établir les règles, moyens et procédés pour atteindre les objectifs (mode d’emploi généraliste pour les intervenants) ; décrire la tâche à accomplir, souvent sous forme de logigramme [5]. Ce dernier point est souvent considéré comme un protocole qui, en cas d’administration médicamenteuse est une prescription médicale [6]. La rédaction de la procédure peut donc s’appuyer sur celles provenant d’autres établissements sous certaines conditions : prendre en compte les spécificités de son propre établissement ; utiliser les ressources humaines disponibles pour sa rédaction pluriprofessionnelle ; prendre en compte la différence entre douleur aiguë, douleur chronique et douleur liée aux soins. La contribution d’un comité de lutte contre la douleur (Clud) et d’un personnel infirmier référent douleur (éventuellement mutualisé) facilitera la rédaction.
Références
1- Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD), Centre national de ressource douleur (CNRD). La douleur en questions. Lyon: SFETD, 2018. 122 p. Accessible à : https://www.sfetd-douleur.org/wp-content/uploads/2019/08/livret-la_douleur-final-2018.pdf (Consulté le 10-02-2025).
2- Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD). Recommandations et référentiels [Internet]. Accessible à : https://www.sfetd-douleur.org/recos-et-referentiels/ (Consulté le 10-02-2025).
3- Haute Autorité de santé (HAS). Manuel d’évaluation de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Saint-Denis: HAS, 2022. 218 p. Accessible à : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-03/manuel_devaluation_de_la_qualite_essms.pdf (Consulté le 10-02-2025).
4- Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD). Infirmier ressource douleur. Référentiel d’activités et de compétences. Lyon: SFETD, 2020. 13 p. Accessible à : https://www.sfetd-douleur.org/wp-content/uploads/2021/06/R%C3%A9f%C3%A9rentiel-activit%C3%A9s-et-comp%C3%A9tences-juillet-2020-250920.pdf (Consulté le 10-02-2025).
5- Laurent M. Les procédures : le choix du chêne ou du roseau. In : Qualité et sécurité des soins – Une approche alternative. Lyon: Health&Co, 2024. p. 287-320.
6- Sfez M, Mounier G. Administration d’antalgiques selon un protocole préétabli. Risques & qualité. 2024;21(3):111.