17 octobre 2024

L’incertitude diagnostique : le ressenti de l’apprenti clinicien

Uncertainty is a fundamental aspect of medical practice, necessitating incorporation into undergraduate medical training. The integrative model of uncertainty tolerance (UT) developed by Hillen and Han serves as a comprehensive framework for exploring clinical uncertainty. While studies have extensively examined UT dimensions, including sources, responses, and moderators, the factors influencing the perception of uncertainty stimuli remain underexplored. However, students’ ability to perceive uncertainty and their approach to uncertain stimuli play a crucial role in enabling them to develop adaptive responses to uncertainty, necessary for their comfort in these situations. Defining uncertainty as a metacognitive state suggests significant variability in its perception among individuals and within an individual over time. Moreover, several studies have demonstrated the substantial influence of various individual and contextual factors on how individuals perceive and respond to uncertainty. In this paper, the authors present multiple hypotheses to address the question of whether students genuinely perceive uncertainty stimuli when they should. The authors argue that students’ personal relationship with their knowledge is essential in their ability to identify clinical uncertainty, particularly concerning the limits of medical knowledge. Therefore, they propose that an academic culture fostering doubt, through exposing students to a variety of perspectives, would enhance their ability to identify uncertainty zones in a clinical situation at an early stage. Drawing on Dewey’s situational theory, the authors emphasize the importance of better understanding, in a work setting, the influence of contextual and situational characteristics on individual perceptions of uncertainty. In line with this idea, ethnographic studies would offer valuable insights into identifying the relationship between the students, their work environment, and their perception of clinical uncertainty.

Commentaire du Dr Marius Laurent (PAQS)

  • Voici un second article en quelques semaines qui s’intéresse à l’incertitude, en particulier dans le processus diagnostique. Les auteurs en donnent une définition qui me séduit : la conscience métacognitive de notre ignorance — la conscience que nous avons d’une connaissance incomplète. Les auteurs constatent que cette conscience existe chez les étudiants dès le début de leur formation clinique et n’est pas différente de celle des cliniciens plus aguerris. Par contre, on peut imaginer que les limitations de leurs connaissances cliniques ne leur permettent pas de cerner (identifier) ce qu’ils ignorent (known unknowns). Leur formation est susceptible de réduire cette part d’incertitude et donc d’améliorer la tolérance à celle-ci en générant plus d’hypothèses. Mais l’incertitude clinique naît aussi (surtout) de surprises (unknown unknowns), qui sont liées à la complexité des cas plus qu’à des trous dans la connaissance. Améliorer la confiance en eux des étudiants passe par exemple par l’instauration d’une culture du doute, où ils sont exposés à des situations complexes qui les contraignent à une certaine forme « d’humilité » nécessaire. Les auteurs estiment que le développement de la « tolérance à l’incertitude » chez les étudiants et son exploration est moins l’affaire de tests de personnalité que d’études ethnographiques se penchant sur les réactions des étudiants alors qu’ils sont effectivement confrontés à ces situations complexes.

Belhomme N, Lescoat A, Dion L, et al. The culture of doubt: Do medical students really experience clinical uncertainty when they should? Med Teach. 2024. Doi : 10.1080/0142159X.2024.2323181.