26 juin 2023

Manque de sommeil du chirurgien et sécurité du patient

Study Objectives. Sleep deficiency can adversely affect the performance of resident physicians, resulting in greater medical errors. However, the impact of sleep deficiency on surgical outcomes, particularly among attending surgeons, is less clear. Methods. Sixty attending surgeons from academic and community departments of surgery or obstetrics and gynecology were studied prospectively using direct observation and self-report to explore the effect of sleep deprivation on patient safety, operating room communication, medical errors, and adverse events while operating under 2 conditions, post-call (defined as>2 hours of nighttime clinical duties) and non-post-call. Results. Each surgeon contributed up to 5 surgical procedures post-call and non-post-call, yielding 362 cases total (150 post-call and 210 non-post-call). Most common were caesarian section and herniorrhaphy. Hours of sleep on the night before the operative procedure were significantly less post-call (4.98 ± 1.41) vs non-post-call (6.68±0.88, P<.01). Errors were infrequent and not related to hours of sleep or post-call status. However, Non-Technical Skills for Surgeons ratings demonstrated poorer performance while post-call for situational awareness, decision-making, and communication/teamwork. Fewer hours of sleep also were related to lower ratings for situational awareness and decision-making. Decreased self-reported alertness was observed to be associated with increased procedure time. Conclusions. Sleep deficiency in attending surgeons was not associated with greater errors during procedures performed during the next day. However, procedure time was increased, suggesting that surgeons were able to compensate for sleep loss by working more slowly. Ratings on nontechnical surgical skills were adversely affected by sleep deficiency.

Commentaire du Dr Marius Laurent (PAQS)

  • Après les résidents, intéressons-nous aux chirurgiens formés. L’étude porte sur 362 interventions réalisées ou non après une nuit interrompue par au moins deux heures de travail entre minuit et 7 heures le matin. Les interventions sont observées par un autre chirurgien ignorant de l’interruption de sommeil éventuelle, qui relève les erreurs, et un autre qui observe les éléments qui décrivent des non-technical skills. Notons que la majorité des interventions sont des césariennes et des cures de hernie, suivies par des cholécystectomies. Pas d’effet sur les erreurs ou les incidents (pas d’accident), les interventions durent simplement un peu plus longtemps, et le deuxième observateur note des déficits en particulier dans la communication et dans la conscience situationnelle. Les auteurs n’ont malheureusement pas observé les éventuelles stratégies de contournement de la fatigue que ces chirurgiens auraient mis en place : choix d’interventions plus légères ou plus brèves, période de repos entre deux opérations, etc. La réussite d’une intervention est aussi le fruit d’un travail collectif, et non le fait d’un seul opérateur. L’article est d’autant plus pertinent que les limitations réglementaires du temps de travail des résidents jeunes se traduisent par un report de la charge sur les aînés plus expérimentés. Sauf à limiter l’activité, ce qui n’est souhaité ni par les médecins, ni par les gestionnaires (c’est ce qui les fait vivre) ni par les patients, ni par les politiques, inquiets des listes d’attente.

Quan SF, Landrigan CP, Barger LK, et al.Impact of sleep deficiency on surgical performance : a prospective assessment. J Clin Sleep Med 2023;19(4):673-683. Doi : 10.5664/jcsm.10406.